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Exposition: Ana Ziqquratim – Sur la piste de Babel

Ana ziqquratim signifie « vers la ziggurat » en akkadien, l’une des plus anciennes langues du Sud mésopotamien. L’exposition retrace l’avènement dans le Sud irakien de ces bâtiments de briques crues et cuites, à étages de taille décroissante, que sont les ziggurats. La dernière et la plus imposante fut la ziggurat de Babylone, qui fut consacrée merveille du monde et dont le souvenir s’est transmis, à travers la Bible, sous le nom de « tour de Babel ».


L’origine de ce genre d’édifices s’enracine dans le Ve millénaire av. J.‑C., quand apparaissent les premiers bâtiments monumentaux sur plate-forme. Au IIIe millénaire av. J.‑C., ce modèle architectural prend de l’ampleur, avec la superposition de deux à trois plates-formes supportant un bâtiment sommital conçu comme la résidence terrestre d’un dieu : son temple. La formule se perpétua jusqu’au milieu du Ier millénaire av. J.‑C. et disparut avec la civilisation mésopotamienne elle-même. Les vestiges matériels qui en témoignaient retournèrent dès lors à la terre dont ils étaient faits, réduits à des masses informes, dépouillés de leur splendeur. Seul le motif scripturaire survécut, celui de la « tour de Babel », et enflamma l’imaginaire occidental jusqu’à la redécouverte de ces majestueux monuments et de leur réalité par l’archéologie à partir de la fin du XIXe s.

C’est ce parcours long de six millénaires auquel convie l’exposition, dont le fil directeur est constitué de nombreuses maquettes (à échelle réduite et taille réelle), mais aussi de restitutions virtuelles, toutes poursuivant l’ambition de rendre leur majesté aux édifices d’Eridu, Uruk, Khafajeh, Ur et Babylone entre autres. Du plan des monuments à leur élévation, de leur décoration extérieure à leur aménagement intérieur, le visiteur est invité pas à pas à plonger au cœur de ces temples disparus. Chaque période, du Ve millénaire à nos jours, y est évoquée par des objets archéologiques et des œuvres d’art.